La comptabilité de demain

Avenir de la comptabilité

En France, la comptabilité des entreprises est régie par le Plan Comptable Général. Que ce fut en 1957 ou en 1982, la normalisation du PCG a été faite à l’initiative et sous le contrôle de l’Etat dans le principal but de satisfaire le système juridique et fiscal. Ce choix de l’État créée une particularité bien française de notre comptabilité qui est difficile à interpréter par les autres nations.

Afin d’adopter des normes plus internationales, la France va lancer un nouveau chantier pour modifier ses normes comptables. Tout d’abord, les entreprises françaises cotées en Bourse ont dû adopter ces nouvelles normes dès 2005. Même si cela ne présente pas de caractère obligatoire, les autres entreprises auront tout intérêt à suivre ce mouvement si elles souhaitent s’internationaliser et se faire comprendre des autres nations.

A quoi pourraient ressembler ces nouvelles normes ?

On les appelle les normes IFRS (International Financial Reporting Standards) et elles s’inspirent des normes anglo-saxonnes.

La logique de la comptabilité anglo-saxonne est très différente. En effet, elle est davantage orientée vers les réalités économiques et financières ; elle a pour but de donner une image fidèle de l’entreprise. En outre, elle dispose d’une plus grande souplesse car elle n’impose pas de règles strictes sur la façon de tenir les comptes ou de présenter les états financiers. La comptabilité anglo-saxonne est réglementée uniquement sur les informations à diffuser.

Bilan et compte de résultat existent, mais ces états revêtent une forme complètement différentes des tableaux français et n’ont pas tout à fait la même signification.

Le bilan dispose également d’un passif et d’un actif mais l’ordre de présentation diffère. A l’inverse du bilan français, le passif s’affiche par ordre d’exigibilité décroissante et l’actif par ordre de liquidité décroissante donnant ainsi une plus grande importance à la trésorerie. Une des grandes distinctions du bilan anglo-saxon concerne l’évaluation de l’actif faite à la valeur réelle des immobilisations (après déduction des amortissements) alors qu’en France les immobilisations restent valorisées au coût d’achat.

Même si le compte de résultat anglo-saxon traite également les flux financiers impactant l’entreprise au cours de l’exercice, la tableau est d’une autre nature. Loin de comparer globalement les charges et les produits comme en France, il synthétise l’activité de l’entreprise sous forme de fonctions. Ainsi, certaines dépenses, comme les frais de personnel, sont ventilées par fonctions (vente, production, SAV, …). En outre, le compte de résultat laisse apparaître les Soldes Intermédiaires de Gestion (SIG), outils d’analyse de l’activité et de la rentabilité de l’entreprise.

Le changement culturel de cette future comptabilité exigera de nos managers un mode de réflexion tout à fait nouveau. Afin de ne pas se trouver face à des difficultés insurmontables, nos entreprises devront se préparer longtemps avant l’échéance. Les sociétés de comptabilité externalisées se préparent bien entendu aussi à cette urgence de mettre en place la comptabilité de demain et seront sans aucun doute au centre des changements à venir.